Qu’elle soit géographique, interne ou externe à l’entreprise, 38% des salariés français interrogés ont déclaré déjà avoir vécu les cinq dernières années précédentes une mobilité professionnelle, selon les résultats du baromètre conduit par l’Ifop et livré par Monster. Et conscients des mutations du marché du travail, 86% des Français interrogés pensent à postuler ailleurs malgré le contexte de confinements, selon une autre étude menée par HelloWork. Découvrez les résultats complets de ces études.
64% des salariés pensent changer au moins 3 fois de métiers au cours de leur carrière
Il y a quelque temps Monster a livré les résultats de la première édition de leur baromètre annuel conduit par l’Ifop et dédié à la mobilité professionnelle, qu’elle soit géographique, interne ou externe à l’entreprise. 38% des salariés français interrogés ont déclaré déjà avoir vécu, les cinq dernières années précédentes une mobilité professionnelle. Conscients des mutations que subit le marché du travail, 2/3 des interrogés considèrent même qu’ils pratiqueront trois métiers ou plus durant leur carrière. Cependant, la prudence reste de mise pour 44% des Français, estimant le changement comme risqué. Qu’il s’agisse de changer de secteur d’activité, de métier ou d’entreprise, il reste de nombreux verrous à faire sauter pour libérer le passage à l’acte.
La mobilité : une situation déjà vécue par 38% des salariés français
Plus d’un tiers des répondants (38%) a vécu une mobilité professionnelle, qu’elle soit interne, externe ou géographique dans le cadre de son activité professionnelle et près de deux sur trois (61%) en tirent des conséquences positives. Cela est toutefois plus vrai pour les 18-29 ans (71%) que pour les plus de 40 ans (53%) qui sont plus nombreux à subir une mobilité non choisie que les jeunes. Qu’ils aient vécu une mobilité ou non, 40% pensent en faire l’expérience dans les deux ans à venir, que celle-ci soit interne, externe ou géographique, choisie ou subie ; les plus jeunes se sentant plus concernés que leurs aînés par ce type de changement (50% des 18-29 ans contre 35% des plus de 39 ans).
La mobilité professionnelle est donc perçue comme incontournable, une majorité de Français (64%) considère que sa carrière professionnelle sera ou aura été marquée par au moins trois changements de métiers. Seuls 14% pensent exercer le même métier tout au long de leur carrière.
Un salarié sur deux a répondu à une offre d’emploi pendant le confinement
Pour mesurer l'impact de COVID-19 sur le désir de mobilité professionnelle en France, Hellowork a réalisé une enquête auprès de 1015 utilisateurs de ses sites.
Bien que la pandémie ait pris tout le monde par surprise et que la situation soit encore dans un état de désarroi. Les candidats ne sont pas découragés. 86 % d'entre eux sont toujours enclins à continuer à postuler et seuls 4 % pensent qu'il y a un risque à partir dans les prochains mois. Ainsi, les candidatures se poursuivent.
Par ailleurs, 29% des personnes interrogées ont confirmé avoir intensifié leurs recherches. La situation actuelle a généré de nouvelles motivations pour effectuer une mobilité, parmi lesquelles : le temps disponible pour mener à bien sa recherche, la perception négative de la gestion de la crise par leur entreprise actuelle, mais et surtout la prise de conscience de nouvelles envies.
En revanche, 1 candidat sur 5 a arrêté ses démarches de manière définitive. Les principales raisons sont une diminution des offres disponibles dans leur activité (39%), une baisse du moral (22%) et un manque de temps (14%).
Un salarié sur deux se prépare à vivre une mobilité d’ici 2 à 5 ans
Les salariés interrogés sont, pour près de la moitié, ouverts à un changement dans les 5 ans (46%), avec comme principal élément déclencheur le salaire (59%), devant la recherche d’un meilleur équilibre vie professionnelle/personnelle (45%) et le besoin de changer d’environnement de travail (44%).
On note toutefois que les travailleurs indépendants (31%) et ceux détenteurs d’un diplôme supérieur (23%) sont davantage à la recherche d’un meilleur équilibre vie professionnelle/personnelle. Les salariés percevant un revenu mensuel de 4 000 euros et plus sont eux plus motivés par la progression hiérarchique, qu’ils citent en premier dans 1 cas sur 5 (20% contre 12% pour la moyenne des salariés).
Enfin, les salariés du commerce considèrent la mobilité professionnelle comme un moyen de créer leur propre activité/entreprise (11% citent cette motivation en premier, contre 4% pour la moyenne des salariés).
Opter pour la mobilité : un acte perçu comme difficile
Bien que la mobilité soit perçue comme une opportunité d’évoluer et de se lancer de nouveaux défis pour un tiers des salariés (34% chez la moyenne des interrogés et 41% parmi les diplômes supérieurs), voire comme une nécessité pour s’adapter au marché du travail (22%), le passage à l’acte reste perçu comme difficile.
Cela est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de changer de secteur d’activité (80%) qui pose souvent le problème de l’acquisition de connaissances spécifiques. Un type de mobilité qui se distingue du changement de métier (79%), n’impliquant pas nécessairement de changer de secteur. Ce type de mobilité est parfois facilité au sein de certaines organisations offrant des incitations et un accompagnement en matière de mobilité interne. Les compétences, transférables, appelées également « soft skills » jouent alors un rôle important dans l’employabilité des candidats.
Le changement d’entreprise est lui aussi perçu comme difficile par une majorité des répondants (74%), et dans une moindre mesure par les 18-29 ans (61%) qui souffrent moins de discrimination à l’embauche due à l’âge que leurs aînés (81% des plus de 39 ans redoutent le changement d’entreprise). Ces inquiétudes sont souvent liées au fait de savoir où et comment chercher un emploi, passer des entretiens… Autant d’étapes perçues comme fastidieuses. Des inquiétudes moins présentes chez les jeunes générations qui ont conscience que les carrières ne sont plus linéaires et sont ainsi plus enclins à diversifier leurs expériences professionnelles.
Conséquence ou non, la dynamique de mobilité a tendance à se dégrader, une majorité de Français actifs considère qu’il est plus difficile qu’auparavant de changer d’entreprise (59%), de métier (58%) et de secteur d’activité (57%). Sur la base de ce constat pessimiste, la reconversion serait motivée pour 1 Français actif sur 2 par un sentiment négatif de ras-le-bol lié à son travail actuel (49%), plutôt que par des aspirations à s’épanouir dans son travail comme l’envie de se lancer des défis (20%), de réaliser son rêve d’enfant (15%) ou encore de devenir son propre patron (11%).
« Le modèle du métier unique pour la vie semble bel et bien révolu. La majorité s’accorde sur ce point et les salariés le vivent déjà au quotidien. Avec cette étude, nous avons cherché à dépasser ce constat et à comprendre comment cela était vécu par les Français et quels étaient les freins à lever. » Explique Gilles Cavallari, Président de Monster France. « Les résultats soulignent le caractère incontournable de la mobilité, encore trop souvent perçue comme difficile par les salariés, qui sont pourtant une majorité à être convaincus qu’ils pratiqueront plusieurs métiers durant leur carrière. Devant ce paradoxe, nous voulons aider les Français à s’accomplir professionnellement en les accompagnant dans leurs démarches de mobilité et en les incitant à se lancer de nouveaux défis ! ».
*Étude menée par l’Ifop par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 27 février 2017, auprès d’un échantillon de 1000 actifs de 18 ans et plus, dont 267 répondants de 18 à 29 ans.
*Étude menée par Hellowork par questionnaire en ligne du 6 au 9 avril 2020, auprès d’un échantillon de 1015 visiteurs de leur site.